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ACTIVITES 2010
La CIMADE (Comité Inter Mouvements Auprès Des Évacués) a déjà 70 ans d’existance:

Mardi 12 janvier 2010 à 20 heures:
CONFERENCE-DEBAT:
“La CIMADE : 70 ans de solidarité”
Présentation de cette ONG pas comme les autres, et qui aujourd’hui encore, se bat afin de sauvegarder les droits de ceux qui sont sans rien : migrants en zone de rétention ou travailleurs sans papiers, en particulier. Quelles solidarités dans la France de 2010 ? Les responsables régionaux de la CIMADE, créée en septembre 1939, pour faciliter l’installation des populations alsacienne et lorraine évacuées à cause de l’entrée en guerre, nous aideront à réfléchir à cette question.
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site spécifique de la Cimade
La Cimade (Comité Inter Mouvements Auprès Des Évacués — la mention service œcuménique d’entraide a été ajoutée par la suite)[1] est une association à but non lucratif (loi 1901)[2] et intervenant dans les domaines suivants : – intervention au bénéfice des étrangers retenus en centre de rétention administrative, gestion d’établissements sanitaires et sociaux, formation et adaptation linguistique, activités très majoritairement financées sur des fonds publics – accueil des étrangers dans les permanences régionales, actions de solidarité internationale, interventions en prison et en locaux de rétention, activités majoritairement financées sur fonds privés
Depuis 1984, par une convention passée avec le ministère des Affaires sociales, la Cimade est présente dans les centre de rétention administrative répartis sur le territoire français. Les étrangers en instance d’expulsion « retenus » dans ces centres font l’objet soit d’une mesure d’éloignement du territoire, soit d’une « remise à un état de l’Union Européenne ». Il s’agissait jusqu’au 2 juin 2009, de la seule ONG autorisée par la loi à entrer dans les centres de rétention administrative (Liste des centres de rétention administrative en France) afin de surveiller les conditions de rétention, et d’apporter l’aide juridique nécessaire aux personnes en voie d’expulsion.
Selon ses statuts, la CIMADE « a pour but de manifester une solidarité active avec ceux qui souffrent, qui sont opprimés et exploités et d’assurer leur défense, quelles que soient leur nationalité, leur origine, ou leur position politique ou religieuse. En particulier, elle a pour objet de combattre le racisme, veiller scrupuleusement au respect des droits et de la dignité des personnes, quelle que soit leur situation. La Cimade rassemble des personnes d’horizons nationaux, confessionnels, philosophiques et politiques divers, engagées dans ce service. » [4]
Origine de l’association:
La CIMADE a été créée, en septembre 1939, pour faciliter l’installation des populations alsacienne et lorraine qui avaient été évacuées vers le Sud de la France à cause de l’entrée en guerre contre l’Allemagne et de la proximité de la ligne Maginot sur la frontière. La plaine d’Alsace et Lorraine, zone frontalière avec l’Allemagne, devenait un périmètre dangereux aux yeux du gouvernement français. Rapidement, il apparaît nécessaire d’évacuer une grande partie des populations civiles d’Alsace et de Lorraine vers le sud-ouest de la France (Haute-Vienne, Dordogne, Landes, Lot-et-Garonne, Gers). Commence alors pour plus de 200 000 personnes une longue période d’exil vers des régions où les attendent des conditions d’accueil difficiles.
Elle apporte également son aide aux Juifs fuyant les persécutions, par exemple à Le Chambon-sur-Lignon à partir de 1940.
Sensible à la détresse des évacués, une théologienne d’origine alsacienne, Suzanne de Dietrich, bien connue du milieu protestant, entreprend un voyage dans ces régions du sud-ouest. Cette volonté de s’engager trouve son sens dans la prise de conscience qu’au déracinement des Alsaciens et des Lorrains s’ajoute la confrontation de deux religions, le catholicisme et le protestantisme. Alors que l’Alsace et la Lorraine sont de grands berceaux du protestantisme, les départements d’accueil sont majoritairement catholiques. Les Alsaciens et les Lorrains sont alors perçus comme des étrangers et essuient bien souvent des réactions de rejet de la part des populations d’accueil.
Après la Seconde Guerre mondiale:
Depuis sa création, les services de la Cimade n’ont cessé d’évoluer selon le contexte géopolitique. En fonction des périodes, ses services sont le reflet des flux de populations étrangères arrivant en France (réfugiés et migrants).
Elle est aujourd’hui impliquée principalement dans l’aide juridique bénévole aux étrangers en situation irrégulière (« sans-papiers »), aux côtés d’autres organismes tels que le GISTI, avec qui elle fait partie du réseau Migreurop.
La mission du service de Défense des Etrangers Retenus, le « DER », de la Cimade vise à rendre effectifs les droits fondamentaux garantis par l’ordonnance du 2 novembre 1945. Les équipiers de la Cimade visitent les étrangers retenus, leur fournissent les informations juridiques et l’assistance sociale indispensables, et assurent les liens entre ces étrangers et l’extérieur du centre, particulièrement avec les familles. La Cimade rend également compte au ministère des Affaires sociales de l’accomplissement de cette mission, et formule si besoin des propositions tendant à l’amélioration des conditions de rétention.
Pour promouvoir son action auprès du public et lui permettre de faire appel au don en confiance, l’association adhère au Comité de la Charte.
En 2006, la Cimade lance une campagne intitulée « Assez d’humiliation, les migrants sont notre monde ! » qui dénonce les injustices et humiliations subies par les migrants autour de 8 thèmes. Cette campagne aboutit en 2007 à l’élaboration de 75 propositions pour une politique d’immigration juste et réfléchie « si l’on veut éviter que l’Europe ne se transforme en une République grecque avec ses citoyens, ses esclaves et au loin ses barbares ». Laurent Giovannoni, secrétaire général, présente le projet de la Cimade aux candidats à l’élection présidentielle comme une alternative au règlement actuel de l’immigration.
Notes:
1. L’acronyme CIMADE est féminin, parce qu’outre le fait que les mots français se terminant par le suffixe –ade le sont, les premières « équipières » à l’œuvre sur le terrain, en octobre 1939, étaient toutes des femmes. Dans le jargon propre à la Cimade un « équipier » ou une « équipière » est le nom donné au bénévole sur le terrain.
2. dont le budget total s’élève à 6,5 millions d’€ et qui emploie 103 salariés au 31/12/2005.
4. Extrait de l’article 1er des statuts de la Cimade (cf. : http://www.cimade.org [archive]).
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